Port-au-Prince, le 1er décembre 2025. — Le Conseil Présidentiel de Transition, sous la conduite de Laurent Saint-Cyr et la gouvernance du premier ministre Alix Didier Fils Aime a tenu ce lundi une séance gouvernementale qui marque un tournant majeur pour l’État haïtien : l’adoption du Décret électoral. Loin d’être un simple acte administratif, la décision ouvre une nouvelle trajectoire politique où les impératifs électoraux supplantent désormais la logique transitoire.

Si la transition avait jusqu’ici reposé sur une succession de compromis, d’ajustements et de négociations internes, l’adoption du Décret électoral repositionne clairement le cap national. À la Villa d’Accueil, les discussions ont permis d’établir que l’heure n’est plus aux débats interminables sur l’avenir de la transition, mais bien à la mise en œuvre des conditions qui permettront un retour effectif à l’ordre constitutionnel.

Selon une source gouvernementale, l’objectif du Conseil était clair : « Définir une ligne directrice qui dépasse les tensions politiques et replace l’État dans son rôle. »
Ce commentaire reflète un sentiment largement partagé dans les cercles institutionnels : l’État doit désormais assumer une posture de stabilité.
L’adoption du Décret s’inscrit également dans un contexte de pressions croissantes, tant de la communauté internationale que de l’opinion publique, exigeant un calendrier électoral précis. Une diplomate en poste à Port-au-Prince résume la situation : « Haïti devait donner un signal concret. Le Décret électoral était attendu. Il arrive enfin. »
Une manière d’affirmer que le pays ne pouvait plus prolonger une transition jugée fragile.
Mais cette décision entraîne aussi des responsabilités immédiates. Les autorités devront sécuriser les zones sensibles, renforcer l’appui aux opérations de stabilisation et garantir des conditions minimales pour la tenue des scrutins. Comme l’a confié un haut cadre de la Primature : « Ce Décret nous oblige. Il fixe le cap, mais il nous impose aussi la rigueur opérationnelle. »
L’État se doit maintenant d’offrir les garanties techniques et sécuritaires pour la suite.
En filigrane, l’adoption du Décret électoral renforce la pression sur les acteurs politiques, longtemps divisés par la question de la transition. Désormais, plus aucune formation ne pourra ignorer ou contourner l’appel aux urnes. La décision remet chacun devant ses responsabilités et redéfinit la grille du débat national.
Pour le Premier ministre, avec ce pas décisif, la machine électorale peut se mettre en route : finalisation du calendrier, inscription des partis, constitution des structures de supervision et lancement de la séquence préélectorale. L’administration publique devra réorienter ses efforts vers une planification rigoureuse et une coordination interinstitutionnelle soutenue.
En adoptant ce Décret, le gouvernement et le CPT envoient un message sans ambiguïté : la transition approche de son terme, et la priorité de l’État est désormais la reconstruction démocratique. Reste à savoir si les acteurs politiques sauront s’inscrire dans cette dynamique, ou si les vieilles rivalités tenteront encore d’infléchir le rythme du retour à l’ordre constitutionnel.


