Pour la première fois dans l’histoire sportive d’Haïti, un gouvernement accorde une enveloppe aussi conséquente au football national. Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a remis ce lundi un chèque de 100 millions de gourdes à la Fédération haïtienne de football (FHF) afin de financer la participation de la sélection masculine U-17 à la Coupe du Monde de la FIFA, Qatar 2025.
Cette annonce marque une rupture avec la tradition. Jusqu’ici, les sélections haïtiennes se sont souvent préparées dans des conditions précaires, dépendant d’appuis ponctuels ou de financements étrangers. En accordant cette aide inédite, le gouvernement place officiellement le sport au cœur de ses priorités nationales.
Une décision symbolique et visionnaire
Le Premier ministre a souligné la portée historique de ce geste :
« Ce financement n’est pas une faveur, mais un investissement dans l’avenir de notre jeunesse. Pour la première fois, l’État prend ses responsabilités pour donner aux Grenadiers les moyens de rêver et de réussir. »
La ministre de la Jeunesse et des Sports, Niola Lynn Sarah Devalis Octavius, a abondé dans le même sens, rappelant qu’« aucun gouvernement auparavant n’avait posé un tel acte en faveur du football national ». Elle a présenté cette décision comme « un signal clair de changement et de volonté politique ».
Cet appui ne s’arrête pas au seul Mondial U-17. Il s’inscrit dans un accord de trois ans signé avec la FHF, couvrant la relance des championnats locaux, la formation de jeunes talents et la promotion du football féminin. Un pacte inédit qui, selon les dirigeants de la Fédération, « ouvre une nouvelle ère pour le sport haïtien ».
Mme Gally Amazan, membre du Comité de normalisation, a salué « une grande première qui traduit la reconnaissance du football comme facteur d’unité nationale et d’émancipation sociale ».
Les Grenadiers U-17, attendus au Qatar, bénéficieront aussi d’une préparation internationale en Angleterre, en Égypte et au Venezuela. Leur entraîneur Eddy César voit dans ce soutien « un précédent qui devra être reproduit pour toutes les catégories et disciplines ».
La société civile, les clubs et les supporters espèrent déjà que ce modèle sera élargi à d’autres sélections et à d’autres sports. « L’État a montré la voie. Désormais, il faudra consolider cette dynamique », a commenté un dirigeant sportif présent à la cérémonie.
Dans un pays souvent secoué par les crises, ce financement historique apparaît comme une bouffée d’air. Le Premier ministre l’a résumé en une phrase qui pourrait marquer l’histoire :
« Aujourd’hui, nous faisons une grande première. Mais demain, ce doit être la norme : soutenir notre jeunesse et notre sport pour faire rayonner Haïti. »