L’adoption, ce mardi, par le Conseil de sécurité des Nations Unies, de la résolution transformant la Mission multinationale de soutien à la police (MMAS) en une force internationale de répression des gangs constitue une étape historique pour Haïti. Mais au-delà de la portée sécuritaire de cette décision, elle marque surtout la consécration d’une stratégie diplomatique patiemment menée par le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé.
Une diplomatie offensive et méthodique
Depuis plusieurs mois, le chef du gouvernement a multiplié les démarches pour convaincre les partenaires internationaux de renforcer le mandat de la MMAS. Son voyage officiel à Washington, en juillet dernier, avait été décisif : reçu à la Maison Blanche et au Département d’État, Fils-Aimé avait plaidé avec force en faveur d’une mission plus robuste, capable de soutenir réellement la Police nationale d’Haïti dans la lutte contre les gangs.
Quelques semaines plus tard, lors d’une intervention remarquée par visioconférence devant le Conseil de sécurité, il avait réitéré avec fermeté la nécessité d’une réponse internationale plus énergique, tout en rappelant l’engagement d’Haïti à préserver sa souveraineté. Ces plaidoyers, conjugués à un travail de coulisses constant, ont fini par porter leurs fruits.
Si l’appui des États-Unis et de plusieurs pays de la CARICOM a été déterminant, c’est bien la constance et la clarté du message porté par le Premier ministre qui ont permis de rallier la communauté internationale à la cause haïtienne. Même la Russie et la Chine, pourtant souvent opposées aux interventions internationales, ont choisi de s’abstenir, permettant l’adoption de cette résolution historique.
Pour le gouvernement haïtien et le Conseil présidentiel de transition (CPT), cette adoption représente un tournant majeur. Mais pour Alix Didier Fils-Aimé, c’est une victoire personnelle, fruit d’un leadership assumé et d’une diplomatie offensive.
Et qui aurait parié sur un tel succès ? Qui aurait pensé qu’Alix Didier Fils-Aimé réussirait là où Garry Conille avait échoué ? Conille, ancien haut fonctionnaire des Nations Unies, ancien chef de cabinet du Clinton Group en Haïti, homme réputé à l’international, n’avait jamais obtenu un tel consensus au Conseil de sécurité.
C’est donc un véritable coup de maître pour Alix Didier Fils-Aimé et pour le CPT. En moins d’un an, le Premier ministre a su transformer le scepticisme en adhésion, et les promesses diplomatiques en une résolution concrète qui change la donne. Une victoire qui restera dans les annales politiques récentes d’Haïti.
