C’est dans le cadre solennel de la Cour de Cassation, au Champ de Mars, que s’est tenue la cérémonie d’ouverture de l’année judiciaire 2025–2026. L’événement, marqué par la présence du Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé et des membres du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), a rassemblé les plus hautes autorités de l’État, du pouvoir judiciaire et du corps diplomatique.

Cette rentrée, tenue sous la présidence du juge Jean-Joseph Lebrun, s’inscrit dans un contexte de renforcement institutionnel et de recherche d’un équilibre entre les trois pouvoirs de l’État. Elle marque la volonté du gouvernement et du Conseil Présidentiel de redonner à la justice sa place centrale dans la reconstruction du pays.

Le Premier ministre appelle à une justice forte et digne
Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé, également Ministre de la Justice et de la Sécurité publique a.i., a prononcé un discours empreint de lucidité et d’engagement. Il a salué le travail des magistrats, des parquetiers et de l’ensemble des acteurs du système judiciaire tout en soulignant que la justice doit redevenir un instrument de confiance et de paix sociale.
« La justice n’est pas un privilège, c’est un droit fondamental. Elle ne doit jamais être l’outil de la peur ni celui du pouvoir, mais la base de la liberté et de la démocratie », a déclaré le chef du Gouvernement sous les applaudissements.
Le Premier ministre a rappelé que cette rentrée n’est pas une simple formalité institutionnelle, mais un moment de réflexion sur le rôle de la justice dans la consolidation de l’État de droit. Il a invité les magistrats et les avocats à travailler main dans la main pour restaurer la crédibilité du système judiciaire et garantir un traitement équitable à chaque citoyen.
« Cette année judiciaire doit être celle de la responsabilité partagée. La justice n’est pas l’affaire d’un seul pouvoir, elle est le devoir de tous — magistrats, gouvernement, société civile — pour bâtir une nation plus juste et plus forte », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a également mis en avant plusieurs avancées réalisées au cours de l’exercice 2024–2025 : la publication du décret sur les pôles judiciaires spécialisés, l’ouverture de deux nouvelles juridictions à Ouanaminthe et Limbé, la nomination de cinquante nouveaux parquetiers, ainsi que la construction de trois centres pénitentiaires capables d’accueillir plus de 15 000 détenus.
« Ces réalisations illustrent la volonté de l’État d’agir concrètement pour une justice accessible et moderne. Nous voulons une justice qui inspire confiance et protège les droits de tous les citoyens », a affirmé M. Fils-Aimé.

Les conseillers-présidents réaffirment leur engagement pour la réforme judiciaire
Aux côtés du Premier ministre, les conseillers-présidents Leslie Voltaire, Edgard Leblanc Fils, Smith Augustin, Frinel Joseph et Emmanuel Vertilaire ont pris part à cette cérémonie, symbole de la collaboration entre les pouvoirs exécutif et judiciaire.

Dans son intervention, le Conseiller-Président Emmanuel Vertilaire a salué l’engagement de la Cour de Cassation et rappelé les valeurs fondatrices de la justice.
« La Balance et le Bandeau, symboles de la justice, incarnent l’équilibre et l’impartialité. Notre devoir collectif est de faire en sorte que ces principes guident chaque décision de justice », a-t-il déclaré.
Évoquant la crise sécuritaire et sociale que traverse le pays, Vertilaire a souligné que la justice doit être le socle du redressement national :
« Face aux menaces persistantes contre la sécurité publique, nous avons besoin d’une justice forte, crédible et efficace. Elle seule peut garantir la paix durable et la stabilité politique. »
Il a conclu en réitérant la détermination du Conseil Présidentiel à accompagner la réforme du système judiciaire :
« Nous devons passer d’un système critiqué à un système respecté. Le Conseil Présidentiel de Transition soutient fermement tous les efforts visant à rendre la justice plus accessible, plus humaine et plus proche du peuple. »

Un message d’unité nationale autour de la justice
Le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé a abondé dans le même sens, insistant sur la complémentarité entre la justice, la sécurité et la gouvernance.
« Une justice affaiblie fragilise la République. Une justice forte, au contraire, protège la démocratie et la paix sociale », a-t-il déclaré, avant d’ajouter :
« L’unité nationale autour de la justice est la condition de la stabilité et du progrès. Nous devons défendre ensemble cette institution, car elle incarne la conscience morale de la Nation. »
De son côté, le Conseiller-Président Leslie Voltaire a rappelé le lien entre justice et développement :
« Sans justice, il n’y a pas de développement durable. Sans équité, il n’y a pas de paix sociale. Le renforcement de la justice est au cœur de la refondation nationale que nous appelons tous de nos vœux. »
Le Premier ministre a conclu la cérémonie sur un ton d’espoir et de détermination :
« Cette rentrée judiciaire n’est pas seulement un rituel, c’est une promesse. Celle de bâtir une justice au service du peuple, impartiale, intègre et respectée. C’est par la justice que renaîtra la confiance et que s’affermira la République. »

Une justice au cœur du renouveau démocratique
La rentrée judiciaire 2025–2026 restera ainsi marquée par une convergence rare entre les plus hautes autorités du pays, unies dans un même discours de réforme et de responsabilité.
Le Premier ministre et les membres du Conseil Présidentiel de Transition ont réaffirmé leur volonté commune de faire de la justice le pilier central du renouveau démocratique et de la stabilité nationale.
Pour eux, la reconstruction de la confiance passe nécessairement par un système judiciaire fort, impartial et proche des citoyens. Une orientation qui, selon les mots du Premier ministre, « représente l’avenir d’une Haïti souveraine, juste et solidaire ».