Après une séance marathon de plus de 24 heures et un « vote‑a‑rama », le Sénat américain a approuvé aujourd’hui, par un vote serré de 51 contre 50, le projet de loi de réconciliation signé par l’ex‑président Donald Trump, surnommé le « One Big Beautiful Bill Act » (OBBBA), ou « Big Beautiful Bill » .

Un vote décisif et tendu
La victoire au Sénat a été obtenue grâce à l’intervention du vice‑président JD Vance, qui a brisé l’égalité 50–50 en faveur du texte . Le leadership républicain, notamment le « whip » Thune, accompagnés du vice‑président, ont mené une intense série de négociations pour rallier des sénateurs hésitants comme Susan Collins (Maine), Thom Tillis (Caroline du Nord) et Rand Paul (Kentucky) .
Le vote‑a‑rama, séquence de plus de 100 amendements examinés, a duré de longues heures durant la nuit, rendant la procédure inédite par son ampleur .
Contenu du projet : taxes, santé et énergie
Le texte, qui s’étend sur plus de 1 000 pages, combine :
l’extension prolongée des coupes fiscales de 2017 (Tax Cuts and Jobs Act),
un plafonnement SALT à 40 000 $ pour cinq ans,
de nouvelles déductions pour pourboires et heures supplémentaires,
un « Trump Account » (compte familial épargne),
des réductions majeures à Medicaid et SNAP,
des restrictions à l’Énergie propre, notamment la suppression d’une taxe sur les projets éoliens et solaires, jugée « toxique » par les défenseurs des énergies renouvelables .
Le financement comprend aussi un fonds de 50 milliards $ pour les hôpitaux ruraux – doublant celui proposé initialement – et des exceptions pour des États comme l’Alaska et Hawaï sur SNAP et Medicaid .
En route vers la Chambre…
La balle est désormais dans le camp de la Chambre des représentants, où la majorité républicaine doit approuver le texte sans en modifier le contenu – condition nécessaire pour la réconciliation .
Cependant, des voix s’élèvent dans les rangs républicains : Ralph Norman (Caroline du Sud) et Andy Harris (Maryland) ont déjà annoncé leur opposition à même l’ouverture du débat. Speaker Mike Johnson et les leaders républicains misent cependant sur un vote dès mercredi, avant la pause du 4 juillet, grâce à une discipline de parti renforcée.
Enjeux et critiques
Les partisans disent que cette loi vote sera la première grande victoire du programme de Trump depuis son retour au pouvoir, combinant réduction d’impôts, renforcement de la sécurité et reforme sociale . Mais les opposants alertent sur le coût fiscal colossal : le Joint Committee on Taxation estime un déficit fédéral supplémentaire de 2,6 trillions $ sur 10 ans . De plus, les associations médicales préviennent des impacts potentiels des coupes à Medicaid et SNAP, tandis que les groupes écologistes dénoncent un recul sur les énergies propres.
Si la Chambre adopte le texte sans modification, Trump pourra signer la loi avant le 4 juillet. En cas de rejet ou d’amendement, le Sénat devra de nouveau trancher — dans une atmosphère de tension déjà élevée.