En marge des réunions de printemps du Fonds Monétaire International (FMI) et du Groupe de la Banque mondiale à Washington, le gouvernement haïtien a franchi une étape cruciale dans la relance de son économie. Le ministre haïtien de l’Économie et des Finances, Alfred Metellus, a signé, le 21 avril 2025, un protocole d’accord historique avec le président de la Banque interaméricaine de développement (BID), Ilan Goldfajn, marquant ainsi le début d’une collaboration renforcée pour l’élaboration et la mise en œuvre du Plan de développement à moyen terme 2025-2030 d’Haïti.
Ce partenariat stratégique vise à coordonner les actions de développement de l’État haïtien avec les grandes institutions multilatérales comme la Banque mondiale, les Nations Unies et l’Union européenne. Ce plan quinquennal ambitionne de poser les bases d’un développement inclusif, durable et résilient, dans un contexte où Haïti fait face à des défis économiques, sécuritaires et sociaux majeurs.
Trois axes principaux ont été définis comme prioritaires :
1- Le développement économique : Il s’agit d’encourager la croissance via des investissements publics et privés, notamment à travers la promotion de l’entrepreneuriat, le soutien au secteur agricole et industriel, et la création d’emplois durables.
2- L’amélioration des services sociaux de base : L’éducation, la santé, l’accès à l’eau potable et à l’électricité seront au cœur de l’action publique, afin de renforcer le capital humain haïtien et garantir les droits fondamentaux.
3- Le renforcement institutionnel et la gouvernance : Ce volet mettra l’accent sur la modernisation de l’administration publique, la lutte contre la corruption, la digitalisation des services publics et la décentralisation.
Une attention particulière sera accordée à l’investissement régional, dans une logique de développement territorial. Il s’agira de promouvoir la croissance dans les zones rurales et les villes secondaires, afin de décongestionner la région métropolitaine de Port-au-Prince et créer des pôles économiques alternatifs.
Cette dynamique a été renforcée par l’organisation d’une “Journée d’Haïti” à Washington, qui a rassemblé des membres de la délégation haïtienne, des bailleurs de fonds, des représentants du secteur privé et de la société civile. Cette journée a permis de présenter les grandes lignes du plan de développement aux partenaires internationaux et de mobiliser des appuis techniques et financiers.
Dans ses propos, le ministre Alfred Metellus a souligné que cette nouvelle approche repose sur la coordination, la redevabilité et la transparence. Il a insisté sur la nécessité pour Haïti de reconstruire ses institutions et de restaurer la confiance de la population à travers des actions concrètes.
Cet accord entre Haïti et la BID marque donc une volonté affirmée de rompre avec la gestion fragmentée du passé et de construire un avenir fondé sur la planification stratégique, l’inclusion sociale et le développement économique équitable.